Comment passer le permis moto ?

Une envie de goûter à la liberté ? De gagner du temps dans les embouteillages ? Ou de découvrir une communauté exceptionnelle et faire partie de la famille ? En tout cas, vous êtes au bon endroit pour en apprendre plus sur le permis moto. Je pourrais simplement vous dire d’aller voir la moto école la plus proche de chez vous pour plus amples renseignements sur le permis A2, A, le plateau… Mais je suis d’humeur charitable aujourd’hui et je vais donc vous aider à y voir plus clair dans les examens du permis moto et comment l’obtenir 😉.

Quelles différences entre le permis A et A2 ?

Si on résume, la seule différence entre A et A2 c’est la puissance de la moto que vous pourrez conduire à l’issue de l’obtention d’un de ces permis. Le permis A2 vous limite en termes de puissance de la moto à 37kW, soit 47.5 cv maximum. En conséquence, toutes les motos ne sont pas accessibles, certaines motos sont bridables à la puissance adaptée. Pour rester dans les clous, pour pouvoir être bridée légalement en A2, la moto ne doit pas avoir une puissance supérieure au double de la puissance maximale en permis A2 lorsque celle-ci n’est pas bridée. En d’autres termes, la puissance maximale en « Full » (débridée) de la moto ne doit donc pas excéder les 95cv pour être bridable légalement pour le permis A2. De plus, certaines motos anciennes doivent être bridées à une puissance encore inférieure aux 47.5 cv. Je ne peux pas vous faire de liste ici, cela serait trop indigeste. Si un modèle vous fait de l’œil, je vous invite à vous renseigner plus précisément sur celui-ci, les sources d’information ne manquent pas. Pour obtenir le permis A maintenant, il vous est indispensable d’avoir au moins le permis A2 depuis 2 ans tout rond. Pas besoin d’assurer une moto pendant ce laps de temps, seule la durée compte pour être éligible au permis A. Il vous faudra passer un autre examen, cette fois-ci sans inspecteur, pour pouvoir remplir la case A de votre permis. Une fois en poche, plus aucune limitation de puissance ou de quoi que ce soit. Tant que la moto est homologuée pour la route, vous pourrez légalement la conduire avec ce permis, c’est l’étape ultime !

Pour résumer, la différence entre le permis A et le permis A2 c’est la puissance, 2 ans d’attente et quelques centaines d’euros de passerelle.

La Moto-école et l’examen.

Le permis moto s’obtient après la validation de trois épreuves distinctes : le code moto, le plateau et la conduite sur route. Le minimum légal de pratique à la moto-école, pour être éligible à l’inscription à l’examen de conduite, est de 20 heures au total. Il faut cumuler au minimum 8 heures de plateau et 12 heures de conduite sur route (dans le texte, la réalité est souvent inverse). À noter que l’éligibilité à l’examen du plateau, vous l’avez compris, peut être passé avant le minimum des 20 heures cumulées et donc avec le minimum des 8 heures de plateau. Il est également important d’être équipé et homologué, tant pour les cours que les examens, mais la moto-école sera en mesure de bien vous informer à ce sujet. Le casque homologué, les gants, le blouson, les chaussures, tous ces équipements pour être recevables doivent porter la norme européenne.

Le code moto.

Et oui, cet ajout date de la dernière version du permis moto, c’est-à-dire celle actuelle. L’Épreuve Théorique Moto, ETM pour les intimes, les 40 questions les plus lentes de votre vie… Le code moto est indispensable pour obtenir son permis A2, il remplace les fiches, utilisées dans les versions plus anciennes du permis moto. Pour ceux qui ont déjà un permis nécessitant l’ETG (Epreuve Théorique Générale), le code voiture, l’épreuve est la même. Avec des questions différentes, cette fois-ci sur le thème moto et non auto. Les questions qui diffèrent le plus sont sur la mécanique, les trajectoires de sécurité et l’équipement à moto. À propos des questions, certaines sont éliminatoires. Cela signifie que si vous répondez faux à l’une de ces questions, vous êtes éliminés, peu importe votre score. Le score minimum, en considérant que vous avez répondu correctement aux questions éliminatoires, est de 35/40. Il y a 9 thèmes de questions durant le test qui sont : la circulation routière, le conducteur, la route, les autres usagers, les notions diverses, les premiers secours, la mécanique et les équipements, les équipements de protection et sécurité du véhicule et l’environnement.

Le plateau.

Le plateau, pour beaucoup, c’est la partie la plus compliquée de tout le permis moto. C’est également la plus longue en principe. C’est la partie où vous allez en apprendre le plus sur la moto. Ici, l’entraînement va se dérouler sur piste fermée avec un parcours à réaliser qui, les premiers jours, vous donnera des difficultés à retenir. Le but est d’apprendre plusieurs manœuvres de la moto pour vous permettre de la maîtriser à haute comme à basse vitesse. Le lent, la poussette, le slalom, le freinage d’urgence, le demi-tour, l’évitement et le parcours passager sont au programme. Avant de commencer, une explication de la notation. Vous devez, pour obtenir votre examen du plateau, avoir une note supérieure ou égale à « B ». Obtenir un B c’est avoir commis une erreur non éliminatoire, un seul B est autorisé, deux B équivalent à un C. Le « C » quant à lui est éliminatoire et vous aurez le droit de passer au deuxième essai de votre examen, oui, vous avez le droit à deux essais. Cet essai peut être supprimé dans un seul cas, si la moto chute à un moment de votre passage, pas de deuxième essai, retour à la maison bredouille. Passons donc au déroulé des manœuvres avec leur possibilité de faute. Vous commencerez par « la poussette », il s’agit simplement de déplacer la moto à pied, en avant puis en arrière entre deux cônes. Si cette manœuvre est exécutée sans accroc, vous aurez le droit à trois « pieds gratuits », en revanche, si vous déplacez un cône durant la manœuvre, vous n’aurez le droit qu’à 2 « pieds gratuits ». Les « pieds gratuits » sont vos jokers durant tout le parcours, ils sont votre droit à poser le pied par terre dans les zones non prévues dans le parcours sans avoir de réprimande. Un pied en plus de votre compte de « pieds gratuits » équivaut à un B, un deuxième en plus et c’est le C qui tombe.

Le lent.

Vous êtes maintenant prêt à monter sur la moto et commencer le parcours. Vous commencerez par le lent. Il s’agit d’un parcours entre deux portes de piquets et deux portes de cônes. Votre but est d’être le plus lent possible : 

 – 16.00 secondes ou plus = réussite                                                                                                                                                                         – Entre 14.00 et 16.00 secondes = B                                                                                                                                                                         – En dessous de 14.00 secondes = C                                                                                                                                                                       – Déplacer un cône/piquet = B                                                                                                                                                                                 – Déplacer deux cônes/piquets = C

Après le lent, vous devrez croiser la piste et aller vous arrêter, roue avant entre deux lignes blanches en croisant de nouveau la piste. Dans cette zone vous pourrez poser le pied sans en retirer de votre compte de « pieds gratuits ». Vous devrez effectuer un demi-tour dans les limites de la piste, recroiser une nouvelle fois la piste pour vous diriger vers le fond du parcours. Le franchissement des délimitations de la piste équivaut à un C.

Une fois au fond du parcours, un autre demi-tour est nécessaire.

Le freinage d’urgence.

Une fois le demi-tour effectué, vous devrez accélérer jusqu’à une vitesse réelle de 50km/h (autour des 55km/h sur le compteur) tout en passant les rapports jusqu’à la troisième vitesse. Vous passerez ensuite une ligne de freinage. Le but étant de vous arrêter en sécurité avant la ligne d’arrêt, sans rétrograder. La ligne d’arrêt change selon les conditions météo. En condition mouillée une deuxième ligne d’arrêt plus lointaine est valable.                                                                                                                                                           

 – Franchir la ligne de freinage à 50 km/h réels ou plus et vous arrêter avant la ligne d’arrêt = réussite                                                                  – Franchir la ligne de freinage en dessous de 50km/h réels = C                                                                                                                               – Franchir la ligne d’arrêt valable selon les conditions = C                                                                                                                                       – Déplacer un cône de la porte de freinage = C

Le parcour passager.

Une fois le freinage réussi, vous devrez attendre que le passager prenne place sur la moto puis rétrograder en première vitesse pour repartir en croisant la piste. Il vous faudra opérer un demi-tour dans les portes de piquets et de cônes du parcours lent puis vous arrêter après la porte de sortie du parcours passager pour le laisser descendre de la moto.                                                                                                                                                             

 – Déplacer un cône/piquet = B                                                                                                                                                                                 – Déplacer deux cônes/piquets = C                                                                                                                                                                         – Rappel, franchir une ligne de limite du parcours = C

Le slalom.

Vous devez profiter de l’arrêt pour laisser partir votre passager pour reprendre votre souffle et vos esprits. Un fois prêt, accélérez en montant vos rapports jusqu’à la 3ème vitesse puis passez entre les cônes en slalomant, au passage de l’avant dernier slalom une ligne au sol vous indique l’endroit où l’inspecteur prendra votre vitesse au radar. Vous devez passer cette ligne à un minimum de 40km/h réel (45km/h compteur).                      

 – Passer la ligne à 40km/h réels ou plus = réussite                                                                                                                                                   – Passer la ligne à moins de 40km/h réels = C                                                                                                                                                         – Déplacer un cône de porte de slalom = B                                                                                                                                                             – Déplacer deux cônes de porte de slalom = C

En bout de piste, vous devrez opérer de nouveau un demi-tour, en ayant au préalable ralenti et rétrogradé jusqu’en 1ère vitesse pour effectuer le demi-tour convenablement.

L’évitement.

Après le demi-tour, à la manière de l’accélération avant le freinage d’urgence, vous devrez monter vos rapports jusqu’en 3ème vitesse et atteindre les 45km/h réels au passage de la ligne d’amorce de l’évitement (la ligne est le lieu où la prise de mesure de l’inspecteur au radar a lieu). La porte de l’évitement est semblable à la porte du freinage d’urgence, à l’exception près que trois cônes vous barrent la route, c’est eux qu’il faut éviter. Juste après l’évitement, vous devrez vous arrêter entre 4 cônes bleus, c’est l’arrivée de votre parcours. Attention, vous ne devez pas rétrograder lors de votre arrêt.  

 – Passer la ligne d’évitement sans accroc et 45km/h réels ou plus = réussite                                                                                                           – Passer la ligne d’évitement à moins de 45km/h réels = C                                                                                                                                     – Passer la porte d’évitement en déplaçant un cône = C

Bravo, vous avez fini votre premier essai. Il est important de toujours finir son premier essai même en ayant commis une faute entraînant une note de C, ceci vous servira d’échauffement pour le deuxième passage. En cas de chute de la moto en revanche, l’inspecteur mettra fin à l’examen.

Utilisez intelligemment vos pieds gratuits, il est préférable de cramer des pieds gratuits voir un pied en plus entraînant un B plutôt que de passer une ligne de limite de piste par exemple qui elle est éliminatoire…

Voici une image du parcour plateau dans sa totalité.

La conduite.

Je vais faire plus court pour cette partie, il suffit de faire un parcours sur route d’une quarantaine de minutes suivis par la voiture dans laquelle se trouvera l’inspecteur qui communiquera avec vous grâce à une oreillette, notamment pour vous donner les directions à suivre. Respectez le code de la route, ayez un comportement responsable, courtois et sécuritaire et c’est le permis obtenu à coup sûr.

Une petite précision tout de même, avant de vous installer sur la moto pour rouler, vous devrez faire une démonstration à l’inspecteur pour lui montrer que vous savez contrôler votre moto et votre équipement avant le départ.

Ça y est ! Vous avez le permis A2 !

La suite, au bout de deux ans, c’est la passerelle. Ici pas d’inspecteur, seulement une journée de formation à la moto-école. Au programme, la même chose que le permis A2, un cours de plateau et un cours de conduite avec une moto full. C’est au professeur de la moto-école de vous donner ou non votre passerelle en fonction de votre prestation durant cette journée.

Maintenant que vous connaissez tout sur le permis, vous n’avez plus qu’à foncer vers la moto-école la plus proche pour vous inscrire au plus vite ! Et n’oubliez surtout pas, Ride Safe !

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